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valartmail
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2 novembre 2006

encore de la zik!

monsieur Lune , alboums à écouter , des p'tites chansons qui dérangent et qu'on n'oublie pas: voici quelques critique d'internautes trouvées sur la toile: que celà vous nspire!

"A force de voir sa bonne bouille s’afficher sur les magazines branchés (avec même la couverture d’un hebdo), de lire les chroniques ô combien élogieuses de son nouvel album dans les précédents journaux, on se dit que Mr Lune, eh bien, il a dû déjà se chopper la grosse tête, que son album doit être surproduit par on ne sait quelle bobine en vogue en ce moment, que c’est un ami de Midrel Chucker et qu’il a sans doute été lancé par Ragou.

Alors forcément quand on glisse Déguisé en moi dans le lecteur cd, cela surprend. Assis et attentifs, "Moi" ou "Rémi Papillon" installent un sourire au coin de la bouche alors que "Margot" fait bondir l’auditeur sur son fauteuil. Souvent, ce dernier dodeline de la tête et, finalement, c’est tout son corps qui est emportés par les rythmes doux ou saccadés des valses de Monsieur Lune. Lune a le truc Chez Mr Lune, nulle concession n’est donnée à la facilité ambiante(1). Ses textes sont à la fois drôles et poétiques, bourrés de jeux de mots, à des lustres de ce qui se fait aujourd’hui, ou alors chez Tetard, l’ironie en moins. Sa voix goguenarde est elle aussi inhabituelle. Sa musique, mêlant acoustique, cordes (guitares et violons), discrets claviers, est issue d’un autre temps, peut-être hier, sans doute demain et s’inspire d’auteurs qui ne sont pas en odeur de sainteté aujourd’hui (2). Si aisance et souplesse il y a dans les textes et les compositions de Monsieur Lune, ce n’est par hasard. En fait, il n’y a que trois possibilités : - soit ce type est inspiré, habité par son œuvre ; - soit il bosse beaucoup pour en arriver là ; - soit c’est un peu des deux. A la réécoute de l’album, c’est assurément la première hypothèse qui est privilégié. Sur Déguisé en moi, Monsieur Lune, à grand renfort de mots et sons fantomatiques, nous emmène voir les étoiles. Il veut nous faire planer le Lune, nous faire oublier la pesanteur. Alors réservez donc votre place pour le voyage, le ticket étant d’ores et déjà disponible. "

Les histoires que raconte Monsieur Lune, cet harangueur aux rimes impures, tiennent de la chanson réaliste, à du Thomas Fersen croisé de Topor et de Tim Burton (L'Express). Il aurait malgré cela l'ambition de ne ressembler à personne (Chorus). Lui et sa troupe constituent bel et bien les nouveaux représentants de la chanson néo-réaliste parisienne (Pariscope). Ils sont la relève. La jeune garde. Presque nos enfants. Et l'on est fier de leur audace (Epok). Ils sont une affaire à suivre (France-Soir).

Leur dossier de presse est parsemé d'hommages, même si visiblement, la presse spécialisée a été mise à l'écart. Toute en comparaisons et en métaphores, la présentation de l'artiste est à elle seule une oeuvre d'art, faisant la part belle aux clairs-obscurs et autres procédés stylistiques du même acabit. L'album est une BO par Tom Waits d'un film de Tim Burton. Un faire-part de décès dessiné par Sempé. Un steak tartare pour le goûter... Déguisé en Moi, c'est un peu la Terre vue du ciel, la nuit où Arthus-Bertrand s'est fait plaquer. Monsieur Lune, c'est un peu Pierrot qui allume sa chandelle et qui fout le feu à Colombine... C'est original et personnel, ambitieux et talentueux. Pour la chanson française, c'est tant mieux. Rarement objectif et trop souvent emphatique, le dossier de presse n'est qu'un tout premier aperçu de l'oeuvre auquel il est affecté : il ne peut en aucun cas se prévaloir à lui seul de la véritable qualité artistique de l'album et du talent de ses auteurs. Le coeur sur la corde raide, le groupe en fait les frais et se voit donc contraint de faire l'effort pour tenter de crédibiliser ce déluge de compliments, que leur adressent leurs propres agents. Ces louanges auraient tout de même pu leur être transmises de vive voix...

Nicolas Pantalacci, alias Monsieur Lune, se veut un adepte d'Higelin, de Thiéfaine et de Renaud, et le fait savoir à qui souhaite l'entendre. Ses références ne sont pas des plus modernes, c'est un fait. Dans l'absolu, les chansonnettes qu'il pousse à présent sont un peu les échos de celles de ses idoles d'autrefois. Les premiers instants de l'album stimulent mon intérêt pour ce mystérieux artiste dont l'on ne devinait guère les traits à travers le dossier de presse et qui trouve à présent refuge derrière le pied de son micro. Moi, préambule de l'album, illustre parfaitement l'étendue de son savoir faire et ses ambitions musicales. Ses textes sont gentiment émouvants, franchement troublants ou follement provocants. Une chose est sûre, ils sont bourrés de conviction. Son univers jouxte ceux d'Arno, de Benabar et de Thomas Fersen. Un corps orchestral se charge des accompagnements musicaux. La chanson à texte n'a jamais aussi bien porté son nom : enchaînés à la narration, les musiciens tissent leur toile sonore en fonction de ce qui se joue sur les cordes vocales de ce bougre de Monsieur Lune.

Celui-ci a pris soin de construire chacune de ses chansons comme autant de minuscules scénarii, qu'il importe tout droit des rubriques de faits divers. De son quartier lunaire, il contemple la Terre et ses milliards d'occupants. Les plus lunatiques d'entre eux lui inspirent ses comptines les plus cruelles, pendant que les autres lui évoquent d'autres fantaisies tout justes bonnes à mettre sur pied. Il se moque du ridicule et ne s'apitoie guère sur le sort de ses victimes. Un brin vaniteux, il affiche même un large sourire à l'évocation de certains de ces désagréments qui pourrissent notre quotidien. Son esprit torturé se joue de notre perception des choses et de nos cordes sensibles. Et même si ses textes sont parfois assez abstraits, il évite sérieusement de se prendre au sérieux. Et quand il broie du noir, c'est toujours "pour de rire".

Les titres Madame Monsieur, Comme Vous et Moi et Ballade en Si Bémol auront leur place sur un éventuel Best Of, d'ici quelques années. Il faut un peu plus de temps pour apprivoiser les autres morceaux, qui ne se distinguent pas assez les uns des autres et de ce qui s'est déjà fait en la matière. La qualité affichée par les textes et leurs mélodies fluctue inopinément d'une plage à l'autre. Mais sincèrement, il n'y a pas de quoi se passer la corde au cou. Il faudra guetter leur prochaine médiatisation, entendez le prochain déluge de compliments qui leur sera adressé. Finalement, ce Monsieur Lune n'est pas si différent de vous et moi. Et de vous à moi, c'est ce qui fait son fort. Affaire à suivre.

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